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On verra en atelier d'écriture que l'accent tonique existe dans toutes les langues bien que moins marqué en Français

Comment ça ? Moi, l'accent tonique! Vous dites que j'existerais seulement en langue anglaise? ou allemande? espagnole? italienne? en espéranto? Et dans d'autres langues ? Et pas en français ? Hé bien non! j'existe aussi en français ! Peut-être suis-je plus discret dans l'espace francophone. Mais être discret ne veut pas dire que je n'existe pas.

Allez écouter Nougaro ou Trenet. Jetez donc une oreille du côté de Michel Berger ou de Jacques Higelin. Promenez vos tympans chez Gainsbourg, Souchon ou Bashung. J'en passe et des meilleur(e)s. faites vous caresser la trompe d'Eustache par Véronique Sanson ou Izïa, Camille ou Jeanne Cherhal. Vous allez voir si je n'existe pas.

Je suis l'accent tonique et la chanson francophone m'a adopté. D'ailleurs, si on me met à une mauvaise place, cela s'entend tellement que ça peut nuire à une chanson même si elle est belle.

 

Plus sérieusement, Charles Trenet explique dans un enregistrement qui date d'avant 1960 (c'est tout dire!) l'anti musicalité que procure un accent tonique mal placé. Rassurez-vous: même de grands noms de la chanson francophone ont fait l'erreur. Mais ça, on en parlera éventuellement en atelier pour celles et ceux que ça intéresse.

Claude Lemesle, auteur prolifique s'il en est (Joe Dassin, Serge Reggiani, Gilbert Montagné, Michel Fugain, Gilbert Bécaud et bien d'autres), l'a très bien expliqué dans son ouvrage "L'art d'écrire une chanson" en fournissant une foule d'exemple. Cet homme possède une culture chanson au delà de l'imaginable. Les plus illustres représentants de la chanson francophone l'ont quasiment tous fréquenté. Au début des années 2000, il avait écrit plus de 3000 chansons dont 1400 étaient enregistrées.

Le maniement de l'accent tonique, dont certains disent qu'il est inexistant en français, est tout simplement l'art de faire sonner le texte d'une chanson sur la musique qui l'accompagne.

La musique, comme chacun ne le sait pas forcément, est une succession ininterrompue de temps forts et de temps faibles. On peut dire, grosso modo, qu'un vers qui se termine sur un mot possédant une rime féminine (câline, par exemple) aura l'accent tonique placé sur le pied qui précède le dernier constitué d'une consonne et d'un "e" muet. Le "e", lorsqu'il se trouve en finale de vers, ne sera pas prononcé, ou à peine. Et s'il n'est pas en finale, il pourra être prononcé de manière plus audible mais pas sur un temps fort musical sous peine de faire croire à l'auditeur qu'il se trouve dans une étable car le "e" devient très vite "euh" et sonne de désagréable manière et je ne suis pas le seul à le dire.

Si la fin du vers est masculine, l'accent tonique sera situé sur la dernière syllabe. Par exemple, pour "brigand", il tombera sur "gand".

Tout est donc si simple ? Non. Pas vraiment. Il existe des variantes et on peut dire que la seule chose qui ne varie pas est l'absence de "e" sur un temps fort. Pour le reste on verra cela en atelier d'écriture car ça va de pair avec la musique.

Les règles sont faites pour être transgressées. Mais, par pitié, pas d'accent tonique sur "e" qu'il soit en finale de vers ou pas.

Dans le cadre des ateliers que j'anime, la question de l'accent tonique est fréquemment abordée. Si vous avez besoin de précisions, contactez-moi.

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